Au-delà des parcs nationaux, une foule de petits parcs régionaux et
de réserves voient défiler chaque année des millions d’amateurs de plein
air. Qu’ils aient pour vocation le développement économique régional ou
la préservation de milieux fragiles, tous attirent essentiellement une
clientèle de proximité. En voici 10, triés sur le volet.
Parc régional des chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles (Lanaudière)
Est-ce parce que son nom est imprononçable ou parce qu’il chevauche
trois municipalités — Saint-Jean-de-Matha, Sainte-Béatrix et
Sainte-Mélanie — que ce parc est peu connu ? Qu’importe : il est fort
agréable à fréquenter, avec ses 17 km de sentiers familiaux ou de niveau
intermédiaire et ses deux jolis cours d’eau (la rivière Noire et la
rivière L’Assomption), qui déboulent parfois en cascades ou en
splendides chutes. Trois ponts enjambent les rivières (dont le
vertigineux pont de la Gorge), et des géocaches repérables par GPS ont
été disposées çà et là dans le parc.
Parc de la rivière Batiscan (Mauricie)
Réparti sur 400 hectares reliant trois municipalités —
Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Saint-Stanislas et Saint-Narcisse —, ce
parc s’étire le long de la magnifique rivière Batiscan, un cours d’eau
ponctué de rapides et de petites chutes. Des installations permettent
d’y séjourner en camping rustique ou en yourte près d’une plage, et une via ferrata
(un parcours ferré à flanc de falaise) de 200 m surplombe la rivière ;
on pourra l’emprunter de nuit, avec une lampe frontale, cet été. Un parc
d’hébertisme aérien de 26 stations et trois tyroliennes lancées
au-dessus de la rivière complètent le tout.
Parc régional des Grandes-Coulées (Centre-du-Québec)
Créé en 2011, ce parc de Plessisville couvre près de 16 km2.
Il dispose de 10 km de sentiers tracés dans une forêt ancienne, de 3 km
de sentiers d’interprétation et d’un ponton de bois qui traverse une
jolie tourbière. On peut aussi y pratiquer le vélo de montagne, la pêche
en rivière et la géocache, une chasse au trésor GPS.
Réserve naturelle Alfred-Kelly (Laurentides)
Même si elle ne forme pas un parc régional au sens strict du terme,
la nouvelle réserve naturelle Alfred-Kelly — inaugurée en janvier
dernier en plein cœur des Laurentides — donne lieu à de jolies balades,
surtout pour les ornithologues. Sur ce territoire de 500 hectares
flanqué d’escarpements de 175 m, on peut voir planer pas moins de 80 %
des espèces d’oiseaux de proie connues au Québec, dont le pygargue à
tête blanche et le faucon pèlerin. Même si elle est privée (elle
appartient à l’ONG Conservation de la nature Canada),
cette réserve située en partie à Piedmont et en partie à Prévost est
ouverte au public, bien que les sentiers soient encore en cours
d’aménagement. On y accède à partir de la gare de Piedmont, près du mont
Olympia.
Parc régional du Lac Taureau (Lanaudière)
Vaste réservoir formé par la construction d’un barrage, en 1931, le
lac Taureau demeure fort fréquenté (y compris par les bateaux à
moteur !) dans les environs de Saint-Michel-des-Saints, son principal
point d’accès. Mais au-delà des hordes d’estivants, cet immense terrain
de jeux de 95 km² est idéal pour faire du kayak et du canot. De plus, il
regroupe une cinquantaine d’îles — la plupart inhabitées — où on peut
parfois s’échouer et lézarder sur de petites plages. Trois campings
rustiques sont également accessibles.
Fiducie foncière du mont Pinacle (Cantons-de-l’Est)
Magnifique montagne au faîte légèrement aplati, le mont Pinacle était
et demeure un lieu sacré pour les Abénaquis, à mi-chemin de
Frelighsburg et d’Abercorn. Dans les années 1980, un promoteur a
néanmoins voulu y implanter des condos et un centre de ski, ce qui a
créé un mouvement d’indignation populaire qui s’est rendu jusqu’en Cour
suprême.
Au début des années 1990, à l’initiative de nombreux citoyens, le
mont Pinacle est devenu la propriété d’une fiducie foncière privée (sauf
le sommet, qui appartient au mécène Daniel Langlois), afin de le
soustraire à la convoitise des bétonneurs. Même si quelques sentiers
parcourent la montagne, le parc n’est ouvert que lors d’activités
d’interprétation, faute de moyens pour encadrer les randonnées.
Informez-vous pour connaître les dates des prochaines activités.
Parc régional du Massif du Sud (Chaudière-Appalaches)
Partie intégrante des flancs verdoyants des Appalaches, le parc du
Massif du Sud compte 20 sentiers qui totalisent 71 km — dont le tout
nouveau Parcours des géants, une longue randonnée de 18 km qui mène au
point culminant de la région, le mont Saint-Magloire (à 917 m). Mais ce
parc de Saint-Philémon, dans la MRC de Bellechasse, dispose aussi de
sentiers multifonctionnels (pour le vélo de montagne et le vélo hybride)
et d’un parcours de géocache. Enfin, un parcours d’hébertisme aérien
pour enfants (glissades, ponts de corde, tyrolienne, etc.) se conclut
par un chouette château-labyrinthe en bois.
Sentiers des 3 monts de Coleraine (Chaudière-Appalaches)
Situés à Saint-Joseph-de-Coleraine, en plein cœur d’une réserve
écologique, les 20 km de sentiers pédestres des 3 monts de Coleraine
serpentent dans 1 200 hectares de forêts montagneuses — dont une
splendide et rare chênaie — et donnent accès à des points de vue
splendides depuis les sommets des monts Oak (460 m), Kerr (494 m) et
Caribou (558 m). Deux lacs propices à la baignade complètent le tableau,
et on peut y dormir en refuge, en camping ou dans une yourte.
Parc régional Vallée Bras-du-Nord (Portneuf, région de Québec)
Réalisé en 2002 par une coopérative regroupant la population locale,
des entreprises régionales ainsi que des jeunes en réinsertion sociale
qui y ont aménagé les sentiers, ce parc est souvent cité comme un modèle
à suivre au Québec. Il compte 70 km de sentiers de randonnée, 100 km de
sentiers de vélo de montagne et des parcours de canyonisme, en plus
d’offrir de nombreuses possibilités pour le canot et le kayak. On peut y
séjourner en refuge, en chalet, en camping ou dans un village de
yourtes.
Réserve naturelle des Montagnes-Vertes (Cantons-de-l’Est)
Avec ses 6 500 hectares, la réserve naturelle des Montagnes-Vertes
forme la plus grande aire protégée privée à l’est de la Saskatchewan.
Propriété de l’ONG Conservation de la nature Canada, elle dispose d’une
quinzaine de kilomètres de sentiers qui traversent des habitats naturels
où se cachent des centaines d’espèces animales et végétales. Ces
parcours sont rattachés au réseau de sentiers de 135 km de Corridor appalachien,
un autre OSBL qui a pour mission de protéger plus de 10 500 hectares de
milieux naturels et de gérer la réserve naturelle des Montagnes-Vertes.